jeudi 29 janvier 2015

Les paris sportifs en ligne


Désormais, dès qu’on évoque les paris sportifs, impossible de ne pas y associer des qualificatifs comme «truqués» ou «suspects». La faute notamment aux soupçons de trucage sur le match de handball entre Montpellier et Cesson-Rennes à la fin de la saison 2012. Le nom, prestigieux, de Nikola Karabatic n’a fait qu’amplifier ce fait divers. 

Mais au-delà de cet emballement médiatique, l’affaire a mis en lumière l’essor de cette pratique des paris en ligne chez les passionnés de sport. Le niveau des mises a d’ailleurs augmenté de 35 % en un an (Analyse trimestrielle du marché des jeux en ligne en France, 3ème trimestre 2014, ARJEL).

La loi du 12 mai 2010 a mis fin au monopole de la Française des Jeux. Les paris sont donc ouverts à la concurrence et réglementés par l’autorité de régulation des jeux en ligne (ARJEL). C’est elle qui délivre les agréments aux sites de paris sportifs et qui vérifie qu’ils respectent bien leurs obligations. 

On ne peut pas parier sur tout...  

Face à l’imagination sans limite des joueurs et aux dérives liés à l’argent, les paris sont encadrés de manière très stricte. On ne peut pas parier sur tout et n’importe quoi. Les compétitions qui servent de support aux paris sont limitées. Plusieurs critères sont déterminants comme l’organisateur de la compétition, la notoriété, l’enjeu et l’intégrité de la compétition mais aussi l’âge des sportifs. Les compétitions auxquelles participent exclusivement des mineurs ne peuvent faire l’objet de paris sportifs en ligne.

Pour le hockey sur glace, l’Arjel a depuis juin 2010 choisi le Championnat du Monde, le championnat NHL, les Jeux olympiques et la Ligue Magnus. 

A la demande de la fédération, d'autres compétitions ont été incluses sur cette liste : la Coupe de la Ligue, la super-finale de la Continental Cup organisée par la Fédération française de hockey sur glace, les finales de la Continental Hockey League et les phases finales de trois championnats étrangers. Il y a donc matière à parier !

L'autorité de régulation considère que ces compétitions présentent « un enjeu sportif et une notoriété de nature à garantir un nombre suffisant de parieurs en France» (Décision de l’Arjel n°2011-136 du 22 décembre 2011). Selon ces critères, le championnat de France de 1ère division n’a pas été retenu.

... et tout le monde ne peut pas parier

Evidemment pour que l’intégrité des paris soit préservée, la frontière entre joueur/sportif et parieurs doit rester strictement hermétique.

C'est à chaque fédération sportive d'y veiller. Elle doit prendre des mesures pour «empêcher les acteurs de la compétition sportive d'engager, directement ou par personne interposée, des mises sur des paris reposant sur cette compétition et de communiquer à des tiers des informations privilégiées, obtenues à l'occasion de leur profession ou de leurs fonctions, et qui sont inconnues du public» (loi du 12 mai 2010).

Il existe ainsi une liste des personnes interdites de paris et un délit de corruption sportive a d’ailleurs été créé, délit qui peut être sanctionné jusqu’à 5 ans d’emprisonnement (article 445-1-1 du Code Pénal). 

Très rigoureuse, cette réglementation permet de préserver tout le charme de l’incertitude du sport !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire